Sources :

Frawley David, Ranade S, Avinash Lele (2003) Ayurvéda et marmathérapie, Ed. Véga ;

Henry Caroline (2022) Cours de marmathérapie, Gayaveda academy.

Description

En ayurvéda, les points d’acupression sont appelés marmas, c’est à dire zones « vulnérables » ou « sensibles ». Il en existerait 107 selon l’Acharia Susruta (divergence selon les auteurs).

Par définition, un point marma est une jonction 🔀 sur le corps où deux ou plusieurs types de tissus se rencontrent, tels que les muscles, les veines, les ligaments, les os ou les articulations. Les marmas ne sont pas des repères superficiels à la surface du corps mais des structures physio-anatomiques importantes.

Les marmas font partie d’une physiologie sacrée de première importance, qui structure le corps selon des courants d’énergie subtile et des points énergétiques. Ils sont considérés comme des points d’accès au corps, à l’esprit et à la conscience. Le corps possède donc ces points sacrés spécifiques tout comme la Terre possède des lieux sacrés et des courants d’énergie🌌. L’idée est donc d’apprendre la géographie sacrée de notre corps pour nous mettre à l’unisson avec la terre et le cosmos.

Si nous ignorons ces lignes de force de notre corps, nous ne pouvons pas vraiment nous comprendre, ni comprendre comment notre corps interagit avec notre environnement, et nous sommes incapables d’établir durablement l’équilibre et l’harmonie dans notre vie.

Les marmas varient considérablement en dimension : il y en a de minuscules et de très grands.

Ils ressemblent aux points d’acupuncture de la Médecine Traditionnelle Chinoise mais ils recouvrent aussi de plus grandes zones du corps. Ils comprennent des organes vitaux tels que le cœur et la vessie aussi bien que des os, des articulations et des points à la surface du corps. Les marmas sont les centres par lesquels passe l’énergie vitale ou prãna, la force qui sous tend les processus physiologiques et psychologiques.

Les marmas sont reliés aux nadis (canaux subtils) et aux chakras (centres d’énergie) du corps subtil et mental. Ils régissent l’interface entre le corps physique et le corps subtil (prãnique) ainsi que l’échange d’énergie et d’informations entre eux.

La science des marmas (Marma Vidya) fait partie intégrante des sciences védiques ou yogiques. Le Rig Veda, texte védique le plus ancien, est une collection de mantras, mots de pouvoir ou sons primaires, qui reflètent les mécanismes de l’univers à tous les niveaux. Ces mantras védiques (dont l’essence est le son divin OM – sont la contrepartie des « marmas cosmiques », les points sensibles d’énergie qui régissent le cosmos et ses mécanismes. Les mantras sont les sons-semences 🎶 qui sous-tendent la parole et le langage tout comme les marmas sont les sites-semences qui sous-tendent notre corps et ses mouvements.

Les vedas considèrent l’univers ou le microcosme comme étant Purusha, l’être cosmique, et le corps humain comme étant une réplique à une échelle miniature. Cela signifie que la répartition des champs d’énergie dans le corps humain reflète la répartition de l’énergie dans l’univers. La science des marmas a pour origine le point de vue védique à savoir que le champ de notre prãna suit le même schéma que le monde de la nature.

Fonctions

Le travail sur les points Marmas du corps (Marma Chikitsa) aide à maintenir la santé en stimulant l’énergie bloquée. Les marmas sont des sortes d’interrupteurs prãniques que l’on peut utiliser pour accroître ou diminuer le prãna, pour le faire circuler ou pour interrompre son flux dans différents endroits du corps. En traitant les marmas, on peut faire en sorte que le prãna lève les barrages, améliore l’écoulement de l’énergie, ou puise dans des réserves cachées d’énergie et établisse des connections avec les forces vives de la vie et de la nature🏞 .

L’état des marmas permet d’établir un diagnostic en Ayurveda. Des toxines, du stress et des émotions négatives😡s’implantent dans des sites de marmas et y restent parfois pendant des années. La maladie se manifeste sous forme de douleurs, de blocage ou d’enflure dans ces zones avant même de se révéler par tous les symptômes caractéristiques de l’affection🤕.

Les marmas sont des endroits importants quand on travaille sur le corps ou quand on le masse selon les principes de l’Ayurvéda. Le.a praticien.ne en massage ayurvédique concentrera ses efforts sur les zones qui ont besoin d’être stimulées ou détendues, et agira de façon appropriée pour réguler le flux d’énergie. L’Ayurvéda traite les marmas par la pression, la chaleur, les aiguilles, les plantes médicinales 🌱ou les huiles essentielles. De ces différentes manières, il est possible d’agir sur les énergies internes.

Grâce aux marmas, il est possible de restaurer les relations appropriées entre le corps subtil (notre énergie interne, nos humeurs, nos émotions) et le corps physique (notre condition physique).

Marmas et yoga🧘

Le yoga reconnaît l’existence du prãna, la force vitale qui se manifeste dans les marmas à la surface du corps. La compréhension des marmas peut rendre plus efficace la pratique du yoga, quel que soit le niveau ou le type de yoga, que l’on travaille sur le corps, sur le souffle ou sur le mental.

Les marmas sont des centres énergétiques clés pour la pratique du yoga à tous les niveaux qu’il s’agisse de postures (asanas) ou de méditation profonde (dhyana). Les postures de yoga affectent l’énergie des membres, des articulations et de la colonne vertébrale, sur lesquels se trouvent d’importants marmas. Les asanas peuvent servir à stimuler et à équilibrer les marmas, de différentes façons🧘‍♂️.

On peut aussi utiliser les marmas au cours des pratiques de respirations yogiques (pranayama). En respirant selon les principes du yoga, on peut faire circuler le prãna à travers différents marmas pour guérir et améliorer le flux d’énergie à partir de l’intérieur. Les marmas sont des sites remarquables où s’accumulent des tensions et l’instinct d’attachement, qui bloquent le flux d’énergie et paralysent la conscience que nous avons du monde. On peut donc traiter les marmas en ayant recours à des techniques de relaxation et à la pratique yogique de pratyahara (méthodes yogiques d’intériorisation et thérapies sensorielles) afin de mettre fin à ces blocages

Les marmas ont également leur place à un niveau supérieur du yoga : pratiques de concentration, mantras et méditation, etc. On peut utiliser des mantras spécifiques pour accroître la force physique ou mentale, la capacité d’adaptation et l’immunité. Les personnes qui méditent😌régulièrement ont conscience de l’état de leurs marmas et du flux d’énergie qui les traverse ; elles peuvent apprendre à les modifier simplement grâce à leur pensée et à leur volonté. En développant la concentration, les méditants peuvent apprendre à les modifier simplement grâce à leur pensée et à leur volonté, à les énergétiser ou à les purifier sans avoir besoin d’aide extérieure.